Test (définition)

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Les tests mentaux ont pour objectif de mesurer des caractéristiques psychologiques. Ils cherchent à évaluer le plus objectivement possible les différences interindividuelles dans le domaine de la personnalité (au sens large) ou de la cognition. Il n'est pas possible cependant d'évaluer directement des différences comme l'intelligence, l'extraversion-introversion, l'aptitude spatiale, le névrosisme, etc. Ces concepts sont des concepts théoriques (dimensions théoriques) dont le psychologue propose une ou plusieurs définitions. Il ne ne peut observer que des manifestations de ces différences interindividuelles dans des situations standardisées (un inventaire de personnalité sera composé par exemple d'items portant sur les comportements habituels de la personne ; un test d'intelligence quand à lui proposera des questions qui permettront l'expression d'un ou plusieurs aspects de ce qu'on appelle intelligence). L'ensemble des réponses produit par une personne permettra d'obtenir un score brut qui sera comparé aux réponses habituellement données par un échantillon dit normatif (échantillon de référence ou de comparaisons). Ce score devra posséder certaines propriétés (qualités métrologiques) et sera transformé (étalonné) de façon à connaître la position d'une personne par rapport aux personnes de l'échantillon normatif. Cette transformation en scores standardisés dont les propriétés sont connues de tous les psychologues facilitera l'analyse et l'interprétation des résultats.

Définition d'un test psychologique : On appelle test mental une situation expérimentale standardisée servant de stimulus à un comportement (Pichot, 1997) et qui doit répondre aux critères suivants :

Ce comportement est comparé à d'autres individus placés dans la même situation.

Le comportement déclenché est enregistré avec précision, objectivé et catégorisé selon des règles précises.

Les propriétés de la mesure sont connues (sensibilité, fidélité, validité).

L'utilisation/l'interprétation répond à des normes et nécessite des connaissances techniques et théoriques

Autrement dit : le test doit permettre de décrire le comportement et situer ce comportement dans un groupe biologiquement (exemple : âge) et socialement déterminé (test dit normatif). Pour que cette comparaison ait un sens, il faut donc que le test soit identique pour tous, tant pour la passation que pour l'appréciation des réponses (standardisation).

A savoir :

®Le test n'a pas (jamais) de valeur universelle. Il permet de situer un individu dans un groupe.

®Le terme de test a de multiple sens au quotidien, mais le terme de test psychologique ou test mental à un sens bien spécifique (cf. ci-dessus).

®On présente souvent les anciennes épreuves de sélection des fonctionnaires* chinois comme des précurseurs des tests (probablement à tort) car s'ils présentaient certainement des caractéristiques communes avec les tests, il s'agissait cependant d'outils de sélection, d'évaluation de connaissances, plus proche de la notion de concours que de tests. Par ailleurs, ce système à largement évolué pendant 1300 ans et n'a pas toujours reposé sur une véritable évaluation des compétences.

®Aujourd'hui, les applications de la méthode des tests concernent le monde de la santé, celui de l'éducation et de la formation, et enfin le monde du  travail.

(*) système keju ou mandarinisme en usage depuis plus de 1300 ans et aboli en 1905. Prend vraiment la forme d'épreuves "plus standardisée"  sous la dynastie des Tang (612 après JC) (source :  Wang, 2004)



Pour aller plus loin

Tests normatifs et tests critériés (Glaser 1963).

La définition précédente concerne ce qu'on appelle les tests normatifs. Glaser (1963) distingue en fait :

Les tests normatifs : situer un individu par rapport à un groupe. Ils répondent à la définition précédente.

Les tests "critériés" (ou à « référence critérielle ») : situer le sujet par rapport à un univers de contenu ou en référence à un critère. Par exemple, un test de niveau en mathématique est dit à référence "critérié" si l'objectif est de situer la performance d'une personne en référence à un nombre de connaissances acquises.

Nature du test et interprétation des tests.

Un test peut être normatif ou critérié. La logique d'interprétation peut aussi varier selon la demande et la situation ou même le niveau d'analyse des résultats. On distingue habituellement

Logique critériée : on compare à un critère externe (cf. tests critériés ci-dessus).

Logique normative : on compare la performance à la performance à un groupe de références (cf. test normatif ci-dessus).

Logique ipsative : comparer le score avec d'autres scores de la même personne (analyse le profil : on interprète un score en référence à d'autres scores de la même personne).

Attention : selon le contexte, le terme ipsatif peut prendre un sens partiellement différent. Par exemple, en psychométrie, les mesures « à choix forcé » dans lesquelles on demande de choisir entre deux branches d'une alternative s'appelle aussi parfois  mesure ipsative. Par exemple : je préfère : (a) la psychométrie ; (b) les statistiques.

Étymologie.

Le mot test prend différentes significations au cours de son histoire. En 1686, ce terme anglais n'a rien avoir avec la signification actuelle. C'est un serment, introduit par acte du parlement de 1673, par lequel on renonce à la croyance de la transsubstantiation (Angleterre). Son usage change au cours du 19ème siècle et ce terme anglais "test" reprend une signification plus proche de son origine latine ou de l'ancien français1 puisque qu'il désigne "une coupelle de métallurgiste servant à isoler les métaux précieux", puis signifie "ce qui permet de déterminer la qualité ou la pureté de quelque chose". James Mc Keen Cattel introduit en 1890 le syntagme "mental test" (l'usage général à cette époque signifiait " épreuve permettant de mesurer des phénomènes ou des aptitudes dans des conditions expérimentales précises".  Avec Alfred Binet, l'usage devient "épreuve permettant de mesurer des phénomènes ou des aptitudes dans des conditions expérimentales précises".  Le Comité des termes techniques français a proposé de réserver le mot test à la psychologie et de remplacer le mot test par Essai, essai témoin, épreuve dans les autres domaines (source : Le Centre National des Ressources Textuelles et Lexicales :  http://www.cnrtl.fr). Cette recommandation ancienne (1959) n'est pas appliquée.

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(1) Le mot test anglais proviendrait de l'ancien français ("test") issus lui-même du latin testum (récipient rond). Au début du XIIème siècle, en ancien français, "test" signifie "débris de pot cassé » (devient tesson), puis l'usage de test au XIIIème siècle est associé à "Pot de terre". En 1762, "têt" devient « récipient de terre dans lequel on fait l'opération de la coupellation » [ source : http://www.cnrtl.fr/).